Le Parlement demanderait ainsi au Gouvernement wallon de prendre toutes les initiatives nécessaires afin :
- d’investir prioritairement dans l’isolation des logements et le développement d’un réseau électrique intelligent, plutôt que dans le placement généralisé de compteurs communicants chez l’ensemble des consommateurs;
- de réaliser, préalablement à tout déploiement de compteurs communicants, une évaluation du rapport coût/bénéfice de différents scénarios de déploiement, et, en attendant, en toute hypothèse de ne pas réaliser un déploiement généralisé des compteurs communicants auprès des consommateurs résidentiels;
- de ne pas remplacer les compteurs à budget par des compteurs communicants dans l’attente de l’évaluation prévue dans la Déclaration de politique régionale (DPR) 2014-2019;
- de ne déployer les compteurs qu’auprès de profils de consommateurs chez qui l’intérêt est avéré, notamment les microgrids, les entreprises, les pouvoirs publics, les prosumers, pour le remplacement d’un compteur électromécanique défectueux, ou sur demande du consommateur, sur base de l’évaluation visée au point 1, 2e tiret, de la demande au Gouvernement wallon;
- de mettre en place un système de tiers investisseur, qui permettra que le placement de compteurs intelligents chez les particuliers qui le souhaitent soit financé par les économies financières réalisées par le consommateur, plutôt que par la tarification globale;
- de privilégier des solutions ouvertes et compatibles avec différents standards, et de plaider au niveau européen pour l’élaboration d’une législation à cette fin.
Avec cette résolution, le déploiement de compteurs intelligents dans les réseaux électriques ne semble plus être une priorité pour les décideurs politiques wallons.
Pourtant, dans son « Plan Air Climat Energie », le Gouvernement wallon affichait sa volonté de «développer et encadrer les réseaux intelligents » (mesure E16 du PACE).
Quelle priorité politique pour les réseaux intelligents ?
EDORA s’interroge sur ce que le Parlement entend par « développement d’un réseau électrique intelligent ».
Nous sommes également interpelés par la volonté de vouloir réaliser de nouvelles études (évaluation du coût/bénéfice).
EDORA se réjouit cependant de l’intérêt porté aux microgrids et de la priorité donnée aux consommateurs qui en font la demande.
L’enjeu étant de taille pour la transition énergétique, l’intégration des unités de production décentralisées, l’évolution du système électrique et la sécurité d’approvisionnement.
Extrait PACE mesure E16: «développer et encadrer les réseaux intelligents »
« La flexibilité représente une des premières briques des réseaux intelligents, tout comme le déploiement des compteurs communicants.
Le déploiement de tels compteurs doit offrir des avantages aux consommateurs (facturation sur base de données réelles, déménagement et changement de fournisseur facilités, détection et donc dépannage plus rapide des pannes, etc.) et pour la gestion du système énergétique.
Ce déploiement doit se faire au bénéfice de l’ensemble des consommateurs et être accompagné d’une réflexion sur les mesures à adopter pour maximaliser les retombées positives de ces compteurs pour l’ensemble de la population telle que la meilleure connaissance de la consommation énergétique.
Ce déploiement devra se faire de manière encadrée, selon un timing adéquat, sur la base de plans concrets et avec des couts maîtrisés. Les instances compétentes doivent être impliquées dans ce déploiement pour garantir notamment la maîtrise des impacts tarifaires, le respect de la vie privée et de la protection des données. »