Les représentants de chacun des six partis politiques actifs en Wallonie. Ont répondu à notre invitation, Olivier Biérin pour Ecolo, Yves Verougstraete pour Les Engagés, Manu Douette pour le MR, Laurent Léonard pour le PS, Antoine Hermant pour le PTB et Christian Ferdinand pour DéFI. Afin de mieux structurer les échanges animés par le journaliste de La Libre Laurent Lambrecht, quatre sous-thèmes spécifiques avaient en outre été sélectionnés, dont l’introduction fut chaque fois confiée à un expert reconnu en la matière, à savoir Julie Frère, porte-parole de Test-Achats, pour la thématique du prix des énergies et de la précarité énergétique, Fawaz Al Bitar, directeur général d’EDORA, pour les énergies renouvelables elles-mêmes, Benjamin Wilkin, directeur de Energie Commune, sur le partage et les communautés d’énergie et Guibert Debroux, directeur au Forem, concernant la problématique de l’emploi et de la formation.
Sans surprise, tous les intervenants se retrouvent assez facilement sur la nécessité d’accélérer le développement des énergies renouvelables, non seulement pour lutter contre les changements climatiques et augmenter notre indépendance énergétique, mais également pour mieux maîtriser la facture. La question des prix et de la fiscalité sur les énergies divise néanmoins les intervenants. Chacun y va un peu de sa solution : contrôle accru des pouvoirs publics, tarifs régulés (tantôt plafonnés, tantôt maintenus au-dessus d’un certain plancher), mobilisation des fonds climat, suppression des diverses surcharges qui alourdissent la facture (parfois qualifiée de « feuille d’impôt »), aides plus ou moins ciblées destinées aux ménages dans le besoin, etc… Même chose pour les manières de stimuler le développement des énergies renouvelables. Certains plaident pour des objectifs contraignants, voire de véritables normes de déploiement en la matière, tandis que d’autres déplorent surtout l’absence de vision stratégique globale, liant les différents niveaux de pouvoir. Beaucoup pointent la nécessité de simplifier l’accès aux primes énergies pour les ménages et les procédures d’octroi de permis pour les projets de plus grande ampleur, toutes filières confondues, en regroupant notamment à nouveau sous la responsabilité d’un même ministre les compétences en environnement et en aménagement du territoire. Le rôle des tiers investisseurs, d’une part, et du partage et des communautés d’énergie, dans la démocratisation de l’accès aux énergies renouvelables sont également soulignés.
Face au NYMBIsme et aux dérives du localisme, tous estiment qu’une cartographie des zones de développement à privilégier et l’autorisation des meilleures technologies disponibles faciliteraient le développement des énergies renouvelables. L’agrivoltaïsme sur terres agricoles semble par contre être un sujet beaucoup plus clivant. Certains semblent assumer un moratoire wallon qui ne dit pas son nom, tandis que d’autres regrettent qu’au regard des pays limitrophes, la Wallonie ne soit encore nulle part en la matière et mettent en avant les synergies bien réelles entre les activités de production énergétique et agricole.
Enfin, on sent bien que le monde politique wallon se cherche encore, en ce qui concerne le partage et les communautés d’énergie, les uns regrettant que ces nouvelles activités, aux multiples vertus, restent complexes à mettre en œuvre et ne soient pas davantage encouragées au niveau tarifaire.
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