Cet avant-projet de décret wallon sur l’autoconsommation collective et les communautés d’énergie (principalement) constitue un jalon essentiel dans la décentralisation de la production d’électricité et l’électrification croissante des besoins énergétiques sur le territoire wallon. Pour que ces développements se poursuivent aux meilleurs coûts en termes de renforcement des réseaux de transport et de distribution, EDORA rappelle que l’autoconsommation est le meilleur moyen de permettre ces évolutions sans devoir renforcer massivement les réseaux. Les économies qu’elle représente pour les réseaux ne doivent donc pas seulement s’apprécier au regard des besoins en prélèvement et en injection actuels, mais dans une perspective dynamique, intégrant les investissements en renforcement qu’elle permettra d’éviter ou de reporter à l’avenir
Pour maximiser ces bénéfices, il est essentiel d’inciter les « clients actifs » à privilégier autant que possible l’autoconsommation (collective) ou, à tout le moins, l’autoconsommation au sein de communités d’énergie renouvelable, en soumettant ces comportements vertueux à des frais d’accès au réseau reflétant les coûts, c’est-à-dire à des frais nuls ou fortement réduits selon les périmètres au sein desquels ont lieu les partages d’énergie sous-jacents. Réserver ces avantages aux seules installations mises en service après l’entrée en vigueur du décret modificatif, ne serait en outre, ni souhaitable, ni conforme au prescrit des directives à transposer.
Enfin, EDORA estime que toute dérogation au principe de l’interdiction pour les gestionnaires de réseau d’exercer des activités commerciales constitue une entrave au développement d’opérateurs concurrentiels dans ces domaines d’activité, étant donné les risques de distorsion de concurrence, réels ou perçus, qu’une telle perspective fait peser sur ces opérateurs existants ou potentiels. Qu’il s’agisse de stockage ou d’installation et d’exploitation de points de recharge pour véhicules électriques, de nombreux indices ou exemples concrets montrent que le marché est parfaitement prêt à proposer de tels services, pour autant que les bons incitants économiques existent, de sorte qu’il n’y a aucune raison d’autoriser les gestionnaires de réseaux à les développer eux-mêmes.