Dans sa réponse aux 13 questions posées à cette occasion par le Cabinet du Ministre wallon de l’Energie, EDORA insiste tout d’abord sur l’importance d’une telle stratégie pour éviter une accumulation supplémentaire de futurs « actifs échoués », dans les bâtiments et au niveau des réseaux de gaz, alors qu’un bouquet d’alternatives renouvelables, locales et économiquement viables est d’ores et déjà disponible et ne demande qu’à être mobilisé davantage, en privilégiant les technologies décarbonées qui présentent le meilleur rapport coût-efficacité et en soutenant bien sûr dans cette transition les ménages qui en ont le plus besoin. La durée de vie (et, idéalement, d’amortissement) des réseaux de gaz étant de plusieurs dizaines d’années, si la Région vise vraiment une décarbonation complète du secteur du chauffage en 2050 et si elle ne veut pas être obligée d’amortir en seulement quelques années une part trop importante de ses réseaux de distribution de gaz, il lui revient d’indiquer dès à présent aux gestionnaires de réseau qu’en dehors des raccordements aux réseaux de producteurs et usagers de gaz renouvelables, leurs investissements seront dorénavant limités à l’entretien du réseau existant, à l’exclusion de tout projet visant l’extension ou le remplacement de portions importantes de celui-ci.
S’agissant des gaz renouvelables biosourcés substituables au gaz fossile, EDORA tient à souligner qu’il reste indispensable d’avancer sur le cadre de développement du biogaz. La Wallonie compte sur 8 TWh de biogaz pour atteindre ses objectifs énergétiques. Or, la situation actuelle (avec le manque de CV pour la filière et l’absence d’un cadre de soutien au biométhane indépendant des certificats verts) fait que les projets n’ont pas la sécurité financière suffisante pour véritablement voir le jour. En outre, quelle que soit la part du potentiel biogaz que la Wallonie et la Belgique parviendront à mobiliser, le volume de molécules renouvelables nécessaire en consommation finale, en 2050, sera très largement supérieur. Il semble donc également nécessaire de positionner la Wallonie et, plus généralement, la Belgique de manière proactive sur les technologies de production et de valorisation des gaz renouvelables non biosourcés.